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En partant de l’étude de l’Alien, représentation projetée des peurs de l’hommes je me suis posée la question :
Par l’expression artistique, de quelle manière l’alien peut-il donc prendre la forme du mystère ?
Amorphes en est ma réponse, projet d’illustration dans lequel je créé des formes aliens, à partir de l’écriture de six nouvelles illustrées mystérieuses.
L’Alien est la représentation de ce qui est caché, comme une sorte de réponse métaphorique à l’énigme de l’histoire.
Après avoir roulé plusieurs minutes, je dois m’arrêter sur la route car une grosse branche empêchait son passage. Je coupe le moteur, ouvre la portière, descend de ma voiture et je déplace comme je peux les branchages qui bloquaient la route. Quand celle-ci est plutôt dégagée, je remonte et reprend mon trajet.
Un peu plus tard, lorsque j’arrive chez mes amis, ils sont à la fois paniqués et soulagés de me voir arriver. Je ne les avais jamais vus comme ça. Ils m’expliquent alors que, depuis mon départ de chez moi, ils n’avaient plus de nouvelles depuis presque 6H. J’ai beau retourner l’histoire dans tous les sens, je ne comprend pas, le trajet était pourtant si court, comment ai-je pu disparaître pendant tout ce temps ? Que s’est-il passé pendant ces 6H ? Quoi ou qui ai-je rencontré sur ma route ?
Deux mois plus tard, je reçois enfin mes photos développées. Et, à ma grande surprise, il n’y a personne sur les photos. Elles sont là, je reconnais les lieux et me souviens des portraits shootés, mais aucune personne n'apparaît sur ces clichés. Seulement des photos de nature. Pensant délirer et avoir fantasmé ce séjour, je rassemble les preuves de son existence : des plantes séchées que j’avais ramassé dans les champs, un ossement que j'avais ramassé dans la forêt, ou encore ce vase acheté à la brocante du village. Chacun m’a également confirmé se souvenir des clichés. Ils y étaient tous, derrière l’objectif, et pourtant ces photos n’existent pas.
Quand l’heure est arrivée, le ciel s’est assombri petit à petit. J’ai alors fouillé dans mon sac à la recherche de mes lunettes. Je les fait tomber au sol, me penche pour les ramasser, et en me relevant je jette mon regard sur le trottoir d’en face. Un frisson traverse l'entièreté de mon corps. Le ciel est sombre mais je vois bien, très bien, la silhouette en face qui n’est autre que ma copie conforme me regardant l’air confus. Mon clone parfait, identique, moi. Prise de panique, je me mets à courir vers la direction opposée. Je jette un œil derrière moi et vois mon clone me courir après en m’appelant. Je suis terrifiée. J’emprunte des rues aléatoirement pour la semer, et finis enfin par en être débarrassée. Lorsque je reprends mon souffle, je m’aperçois que je suis de l’autre côté de l’avenue sur laquelle je suis arrivée. Je jette un oeil au trottoir d’en face et voit une femme accroupit au sol qui semble ramasser quelque chose. Quand elle relève la tête, nos regards familiers se croisent. Je me vois moi, c’est moi, c’est nous.
Le ciel s’est de nouveau éclairci, un rayon de soleil traversait les nuages ; et les oiseaux se sont simplement envolés ensemble pour repartir d’où ils venaient.
Ce soir-là, le programme était le même. J'ai passé une plutôt bonne soirée, j’ai enfilé ma veste et suis parti de chez mon ami vers minuit. J’ai marché dans les rues pavées, suis passé devant le square et l’usine désaffectée, avant de traverser le pont. Quand j’ai mis un pied dessus, un orage a commencé, du moins, le tonnerre a grondé puis la pluie est tombée ; mais elle ne m’atteignait pas. Pourtant je l’entendais, la sentais et la voyait autour de moi au loin, mais rien ne me touchait. Je me penche donc par-dessus le pont pour voir l’eau, quand je prends des gouttelettes venues du canal, en bas. Je réessaie plusieurs fois, avec ma main, mon visage pour m’assurer de ce que je sens : il pleut du sol vers le ciel. En effet la pluie ne tombait pas mais remontait vers le ciel gris.
Ce n’est que lorsque j’ai atteint le bout du pont que la pluie s’est arrêtée. Je ne comprends toujours pas comment celà est possible, ni même comment personne n’en a parlé ou ce qu’il y avait dans le ciel ce soir-là, pour attirer l’eau jusqu’en haut.